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Libération
Interview

L'urgence d'une mondialisation sociale

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Juan Somavia est directeur général du Bureau international du travail.
publié le 17 décembre 2001 à 1h59
(mis à jour le 17 décembre 2001 à 1h59)

Le Chilien Juan Somavia, 60 ans, occupe depuis 1998 le poste de directeur général du Bureau international du travail (BIT), l'organe exécutif de l'Organisation internationale du travail (OIT). Avocat de formation, il a été ambassadeur du Chili auprès des Nations unies en 1990, a piloté le sommet social de Copenhague en 1995 et a exercé à deux reprises la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU. Partisan d'une mondialisation plus sociale, il est l'artisan d'une mutation de l'organisation de l'OIT qu'il explique à Libération.

Les normes sociales ont été «oubliées» au sommet de l'OMC à Doha. Comment vivez-vous ce recul?

La vraie question est ailleurs: dans l'inclusion du monde du travail dans un cadre général. On ne peut pas dissocier le social des questions économiques, environnementales ou technologiques. L'Union européenne a montré la voie, en tirant vers le haut la Grèce et le Portugal. Pourquoi ne pas lancer la même chose de façon planétaire? Pourquoi ne pas mettre en place un grand projet de développement sur les normes fondamentales du travail et trouver des traductions concrètes sur le terrain? Car il n'y a pas de solution magique dans les seules ratifications de conventions internationales.

Pourquoi avoir gardé le silence après Doha?

Ce n'est pas mon rôle de dire si Doha a été une bonne ou une mauvaise chose pour le social. L'OIT abrite un spectre d'opinions politiques au moins aussi large que les acteurs de Doha. Mais l'OIT est l'une