Tokyo de notre correspondant
Que fait un grand pays exportateur empêtré dans la récession? Il prie pour que sa monnaie dégringole et redonne du tonus à ses ventes. La Banque centrale japonaise, qui est intervenue à plusieurs reprises pour limiter l'appréciation du yen après les attentats du 11 septembre, est donc plutôt ravie de la chute de sa devise. Vendredi, le yen a atteint son plus bas niveau face au billet vert depuis trois ans, à presque 128 yens pour un dollar et cette semaine s'annonce comme celle de tous les dangers. Il avait grimpé jusqu'à 117 yens pour un dollar au début de la crise terroriste, jouant le rôle de monnaie refuge. La fin de la guerre afghane et l'amélioration des indicateurs américains ont refermé la parenthèse: «La plongée du yen est justifiée et salutaire, car seules les industries exportatrices japonaises (électronique, voitures, etc.) peuvent faire repartir l'économie», confirme Jesper Koll, économiste de Merryl Lynch.
Dévaluation de fait. La majorité des analystes en poste à Tokyo voient deux vertus à cette dévaluation de fait. «Un yen faible signifie des produits japonais moins chers à l'étranger et un renchérissement des importations de nature à stopper enfin la déflation», explique-t-on au Crédit Suisse Japon. Des secteurs comme celui des parcs de loisirs se félicitent. «Plus les voyages à l'étranger deviennent chers, commente Daniel Jensen, vice-président du parc Universal Studios d'Osaka, propriété de Vivendi Universal, plus les Japonais von