La Poste va-t-elle devenir un établissement financier comme les autres? La création d'une banque postale, évoquée depuis plusieurs mois entre le ministère de l'Economie et la direction de la Poste, est maintenant soutenue par le haut conseil du secteur financier public et semi-public. L'instance dépendant de Bercy et présidée par Dominique Baert, député socialiste du Nord, présentait hier un rapport intitulé «Le secteur financier public, pour quoi faire?».
Pour Dominique Baert, la Poste risque d'être marginalisée et de dépérir car, d'une part, elle est confrontée à la libéralisation du secteur postal, qui entraîne une compétition acharnée; d'autre part, ses services financiers se font concurrencer car elle n'a pas le droit de se développer comme une banque «normale».
Abandon. La Poste ne peut pas vendre des produits d'assurance ou du crédit à la consommation. Du coup, les clients riches et jeunes la quittent et elle se retrouve avec les pauvres et les vieux. Qui ne rapportent pas grand-chose. Ce qu'explique le rapport de manière plus euphémisée: «La Poste assure un rôle majeur de présence bancaire auprès des populations les plus fragiles, mais en supporte également nombre de charges: surreprésentation du réseau postal dans les interdictions bancaires, dans les procédures de surendettement, dans le traitement des petits chèques.» «40 % des encours sont détenus par des clients de plus de 70 ans, tandis que l'établissement enregistre une fuite permanente des jeunes.»
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