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Libération

La Hongrie craint l'afflux des faussaires

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Le mark, très utilisé dans le pays, cède la place à un euro méconnu.
publié le 19 décembre 2001 à 2h00

Budapest, de notre correspondant.

Le billet de banque noué à la façon d'un mouchoir revient tous les jours sur les écrans hongrois de télévision, avec le slogan: «N'oubliez pas! Le 31 décembre, douze monnaies européennes disparaîtront pour être remplacées par l'euro». Autrement dit, faites un noeud à votre... billet de banque et changez vos devises. Si la campagne publicitaire de la banque centrale hongroise semble omniprésente, elle est «vague et peu efficace», critique György Urkuti, du quotidien économique Vilaggazdasag. «La campagne aurait dû se concentrer sur la description précise des nouveaux billets et des pièces. Le risque est réel en Hongrie, mais encore plus grand en Roumanie ou dans la Pologne rurale qui ont moins de contacts avec l'Union européenne.»

Sanctuaire. L'Europe centrale va-t-elle être le sanctuaire des faussaires? Europol prend en tout cas le risque très au sérieux. On peut craindre en effet qu'ils soient tentés de s'y replier, fuyant les importantes mesures de sécurité dans la zone Euro. «Le risque est plus grand que dans l'Union européenne. De faux euros sont déjà apparus en Bulgarie et en Yougoslavie. Pour réussir, les fraudeurs ont besoin d'un environnement où règne la confusion. Du 1er janvier au 28 février, ce sera une période rêvée», analyse Charlie Patrick, expert juridique du conseil financier KPMG à Budapest. La grande variété de la nouvelle monnaie alimentera la confusion. La pièce de 5 euros aura douze versions distinctes ­ la différence sera