Faut-il oui ou non faire redémarrer le pôle chimique de Toulouse après l'explosion, encore inexpliquée, de l'usine d'AZF qui a causé 30 morts et un profond traumatisme dans la population ? Cette question empoisonne Lionel Jospin. Qui plus est, à la veille des fêtes de Noël et en période de grands froids, alors que des centaines de foyers n'ont toujours pas de fenêtres à leurs appartements. A Matignon, où l'on pilote en direct ce dossier ultrasensible, les réunions entre conseillers et ministres se succèdent dans la fébrilité. Deux ont eu lieu hier ; une autre est prévue demain en présence des élus.
Sur le papier, les termes du débat sont faciles à soupeser. Rouvrir AZF et la SNPE (Société nationale des poudres et explosifs) et sa filiale Tolochimie risquerait de faire descendre dans la rue beaucoup de Toulousains. Fermer définitivement le pôle chimique créerait un précédent difficile à généraliser à l'ensemble des sites chimiques sensibles situés en bordure d'agglomération. Reste à louvoyer entre ces deux écueils.
Rumeurs. C'est dans cette zone que s'agite le gouvernement. «Si l'on s'oriente vers une réouverture de la SNPE dans des conditions de sécurité renforcées, le sort d'AZF, lui, n'est pas encore réglé», expliquait-on hier dans l'entourage du Premier ministre. Hier, le quotidien la Dépêche du Midi a affirmé que Lionel Jospin avait d'ores et déjà décidé l'arrêt définitif des activités d'AZF et le maintien de celles de la SNPE, «au prix d'aménagements en matière de sécurit