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Libération
Interview

«Galileo pourrait être enterré sous la pression américaine»

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publié le 20 décembre 2001 à 2h01

Bruxelles (UE)

De notre correspondant

Les Etats-Unis ne veulent pas de Galileo, ce projet européen de navigation par satellite, concurrent de leur GPS. Le quotidien espagnol El Pais a révélé que le numéro 2 de la Défense américaine, Paul Wolfowitz, a écrit au début du mois à ses homologues européens pour les mettre en garde contre les dangers que représenterait Galileo pour la sécurité du GPS américain. Selon lui, Galileo permettrait à des «forces ennemies» d'avoir accès aux applications militaires du GPS dans sa version modernisée prévue pour 2011...

Libération s'est procuré un autre document émanant du gouvernement américain et destiné aux Etats membres. Dans ce rapport de 4 pages, Washington taille en pièces une étude réalisée par un cabinet d'audit anglo-saxon (PriceWaterhouseCoopers) à la demande de la Commission européenne qui concluait, le 21 novembre, à la faisabilité et à la rentabilité de Galileo. «Ce rapport est défectueux, contient des erreurs fondamentales, des déclarations contradictoires, des affirmations erronées, des digressions imprécises et des conclusions confuses», estiment les Américains.

Le message a été bien reçu: les pays européens les plus atlantistes (Grande-Bretagne, Allemagne, Pays-Bas et Danemark, auxquels se sont ajoutés les neutres (Suède et Autriche), ont quasiment torpillé, le 7 décembre, Galileo (Libération du 8/12). Jacques Chirac a rappelé mardi que ce projet spatial permettrait à l'Union d'échapper «à une vassalisation scientifique et techni