Le malaise durait depuis des mois chez Gemplus. Il empoisonnait l'atmosphère de l'entreprise marseillaise devenue en douze ans le leader mondial des cartes à puce. Une crise de confiance d'une rare intensité à l'égard du management de l'entreprise, attisée par de mauvais résultats sur fond de crise des télécoms. Elle s'est soldée mercredi soir par l'éviction du charismatique fondateur et président du conseil d'administration de Gemplus, Marc Lassus, ainsi que par celle de son directeur général espagnol, Antonio Perez, l'homme par qui la tempête est arrivée. «Il est temps que la direction se reconcentre sur le développement de nos activités et cesse de s'épuiser en débats internes», a souligné Ronald Mackintosh, le nouveau directeur général de Gemplus, dans une conférence de presse téléphonique où il fut beaucoup question de ces fameux packages de stock-options des deux ex-dirigeants qui ont mis le feu aux poudres.
«Welcome package». Tout a commencé avec le welcome package d'Antonio Perez, embauché dans l'entreprise à l'été 2000 sur recommandation du fonds d'investissement américain TPG, principal actionnaire de Gemplus (26 %). Ancien numéro 2 de Hewlett-Packard, Antonio Perez est alors présenté par le très américanophile Marc Lassus comme le nouveau «Zidane» de Gemplus, l'homme de la «globalisation» pour cette ancienne start-up marseillaise devenue une très robuste PME. Un «Zidane» pour lequel Gemplus va payer le prix fort. Antonio Perez reçoit des stock-options pour une vale