Madrid de notre correspondant
Les compagnies électriques sur le banc des accusés. Depuis le week-end dernier, lorsque des coupures de courant ont commencé à se produire à grande échelle dans les grandes villes espagnoles (Barcelone, Madrid, Valence), les pouvoirs publics, l'opposition politique et les associations de consommateurs s'en prennent avec force aux entreprises du secteur. En substance, on reproche aux quatre groupes Endesa, Iberdrola, Union Fenosa et Hidrocantabrico , privatisés en 1997, «d'abuser de leur situation de monopole», et de ne pas avoir réalisé les investissements nécessaires pour moderniser leurs installations. Hier, le bras de fer se poursuivait entre les compagnies électriques et les autorités politiques.
«Cobayes». L'avant-veille, alors que des centaines de milliers de personnes ont dû supporter de longues heures d'obscurité, les «grosses cylindrées» du secteur avaient averti que, pour augmenter la capacité en mégawatts, «il faudrait augmenter les tarifs». Une proposition que le gouvernement d'Aznar a jugée «inadmissible», les «citoyens ne pouvant pas être utilisés comme cobayes des insuffisances d'un secteur entier». De son côté, le gouvernement autonome de Catalogne, dirigé par Jordi Pujol, a déposé trois plaintes contre Endesa, qui pourraient se traduire par des amendes allant jusqu'à 3 millions d'euros.
C'est en Catalogne, où des localités étaient encore dans le noir hier, que tout a commencé vendredi dernier. A la suite de la pire vague de froi