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Libération

Ruée vers le dernier pactole en pesetas

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Les Espagnols, friands de jeux de hasard, devront s'adapter au changement d'échelle.
publié le 21 décembre 2001 à 2h02

Madrid de notre correspondant

Le 22 décembre, comme chaque année, les télévisions espagnoles retransmettront à l'unisson les résultats du sorteo de Navidad («tirage de Noël»). Selon un rituel rodé depuis des décennies, une trentaine d'orphelins du collège San Ildefonso, à Madrid, ânonneront de leurs voix suraiguës les numéros des centaines de boules gagnantes du gordo (le «gros»), nom populaire donné au tirage de Noël, le plus pourvu des nombreuses loteries espagnoles.

En 1999, un bon cru, l'Organisme national de loteries et de paris de l'Etat (Onlae), l'organisateur, comptabilisait une recette de 287 milliards de pesetas (1,7 milliard d'euros). Cette année, prédisent-ils, la participation et les récompenses devraient pulvériser tous les records, en partie sous l'effet de la nostalgie: pour la dernière fois, la litanie des prix sera récitée en pesetas. Le 5 janvier, El Niño, première grande loterie de l'année, se pliera à la mutation monétaire et distribuera non plus 240 millions de pesetas mais 1,4 million d'euros.

Adaptations. Les sommes astronomiques des loteries d'Espagne paraîtront certes beaucoup plus raisonnables du fait du passage à l'euro mais, de l'avis des professionnels, l'activité ludique ne devrait pas connaître de baisse de régime. Qu'il s'agisse des loteries officielles dépendant de l'Onlae ou des tirages privés, comme ceux de l'Organisation nationale des aveugles (Once), elles devraient toutes continuer à faire rêver l'Espagne, l'un des pays les plus joueurs de