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Libération

La libéralisation de l'eau fait des vagues dans le pays niçois

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A Vivendi, la grève est finie, mais le conflit reste latent.
publié le 24 décembre 2001 à 2h03

Nice envoyé spécial

Toucher à l'eau, c'est jouer avec le feu ? Après quatre jours de coupures d'eau sur le réseau Alpes-Maritimes, la direction de la Générale des eaux (CGE) et ses salariés en grève sont parvenus à un protocole d'accord prévoyant le reclassement de 22 agents, menacés depuis la résiliation du contrat qui liait la CGE au syndicat Silcen.

Au-delà de l'affaire locale, cet épisode niçois en dit long sur la mise en place de la concurrence dans le secteur de la distribution de l'eau. Car en écartant la CGE (filiale de Vivendi Environnement) et en imposant l'ouverture du marché de l'eau, Silcen, un syndicat de communes du pays niçois, a provoqué des réactions en chaîne qui ont atteint, ces jours-ci, leur paroxysme.

Inquiets de la perte du marché, les agents de la CGE ont fait une grève totale qui a provoqué des coupures d'eau répétées à Nice et dans ses environs, malgré la réquisition d'agents par le préfet. Une tension à la mesure de la révolution en cours.

Gestion opaque. Le Silcen regroupe, pour la gestion de l'eau, douze petites communes de l'arrière-pays niçois, soit 27 000 habitants. Depuis 1938, il fait affaire avec la CGE. En 1988, il resigne pour trente ans. Mais, au fil du temps, le Silcen trouve la CGE trop gourmande. Premier accroc : en 1998, le syndicat met fin à la gestion de certains frais financiers du syndicat par la compagnie, gestion qui lui procurait des rentrées assez juteuses. Puis, le 29 novembre 2000, opte pour le divorce, en rompant définitiveme