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Libération

Le vin francais prend une piquette

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publié le 25 décembre 2001 à 2h04

Montpellier correspondance

De Bordeaux au Languedoc, en passant par le Beaujolais, son rapport, remis cet été à Jean Glavany, a fait l'effet d'une bombe (1). Depuis, Jacques Berthomeau est devenu une star que les vignerons s'arrachent pour s'entendre dire leurs quatre vérités. A Bordeaux, il y a trois semaines: «Vos vignes font de mauvais vins? Arrachez-les!» Dans l'Hérault, invité la semaine dernière à fêter le centenaire des coopératives: «Buvez-vous du vin de table au petit déjeuner?» Car, en cette fin d'année où les acheteurs font leur marché pour 2002, vignerons et négociants se sont rendus à l'évidence. L'année 2002 ressemblera à 2001, en pire. Les Français boudent le vin. Les Anglais, les Américains, les Allemands et les Japonais en consomment davantage, mais ils continuent à préférer ceux du Nouveau Monde (2) à nos appellations d'origine contrôlée (AOC), vins de pays ou vins de cépage. En conséquence de quoi, les prix sont au plancher. Et les transactions au ralenti. La règle vaut pour à peu près tous les vignobles, et notamment pour le Languedoc, plus grand vignoble du monde habitué à vendre dans l'Hexagone, un temps persuadé d'avoir gagné la bataille de la reconversion en misant sur les vins de cépage (sept millions d'hectolitres produits).

Poids de l'histoire. La scène se déroule à Narbonne chez Val d'Orbieu, premier fournisseur du marché français avec 3 milliards de francs de chiffre d'affaires (460 millions d'euros). Joël Castany, son président, sait que les 350 m