Tokyo, de notre correspondant.
Au Japon, Noël a rimé cette année avec 100 yens. Ouverts depuis 1995 dans l'archipel, les magasins à 100 yens (0,87 euro) profitent à plein de la crise économique nipponne. Pas un quartier de Tokyo qui n'ait, souvent situé à coté des enseignes de luxe, son «100 yen Plaza», sorte de grand bazar où s'amoncellent casseroles, bassines, sous-vêtements bon marché, stylos, carnets, etc. Le tout pour une seule pièce ronde qui, chez un épicier ordinaire de Tokyo, ne permet même pas d'acheter une bouteille d'eau.
«On trouve de tout». Avec ses quelque 10 000 articles entassés les uns sur les autres sur des étagères de bois clair, le magasin «100 yens Plaza» du quartier branché de Shibuya illustre le phénomène. Toute la journée, le magasin neuf ne désemplit pas. Jeunes filles branchées aux cheveux décolorés, salarymen sortis du bureau pour déjeuner, mères de familles venues en voisines du quartier chic de Chotto situé juste à coté: «On trouve de tout et pour pas cher. Jamais Noël ne m'a coûté si peu», sourit une dame venue acheter, pour 100 yens pièce, guirlandes, ampoules et rubans pour le sapin.
La maison mère de ces magasins, Daiso, compte aujourd'hui 2 000 points de vente qui rapportent un chiffre d'affaires de plus de 1,5 milliard d'euros pour une gamme de produits assez stupéfiante: cravates, cartes routières, boîtes de conserve, soupes déshydratées, articles de jardinage ou de toilette, etc. Même la Corée du Sud, Singapour et Taiwan ont maintenant leur