Pristina envoyé spécial
Dans sa petite boutique où s'empilent bouteilles d'eau minérale importées de Grèce, jus de fruits slovènes et biscuits croates, Xhevat a déjà préparé ses prix en euros. «Pour nous, avoir l'euro, c'est être déjà un peu dans l'Union européenne», explique, ravi, ce commerçant qui travaillait jusqu'ici en marks. La devise allemande est en effet la monnaie officielle de cette province du sud de la Serbie, placée sous protectorat international depuis juin 1999, bien qu'elle soit toujours juridiquement partie intégrante de la République fédérale de Yougoslavie (RFY). Le 1er janvier, le Kosovo passera donc à la monnaie unique européenne. «Cela ne trouble personne car, depuis des années, les Kosovars sont habitués à vivre avec des devises. Comme dans les pays de la zone euro, la transition sera achevée pour la fin février», explique Ajri Begu, coprésident kosovar, au côté du Tunisien Mohamed Bouaouja, de la BPK, l'autorité bancaire et de paiement du Kosovo, qui fait office de banque centrale.
Recyclage. Cet organisme, toutefois, n'émet pas de monnaie. Les marks venaient d'Allemagne. Il en ira de même pour les euros. Une partie des quelque 42 000 soldats de la Force multinationale de paix au Kosovo (KFOR) déployés dans la province devrait servir à escorter les transports de fonds. «Nous voulons éviter que les euros partent dans des directions non prévues à l'avance», souligne le général Marcel Valentin, commandant de la KFOR. La police internationale est quant à