Menu
Libération

L'Eglise joue à quitte ou double

Article réservé aux abonnés
Les curés prient leurs ouailles d'arrondir à l'euro supérieur pour la quête.
publié le 28 décembre 2001 à 2h05

Nantes correspondance

Les curés prient leurs ouailles. Faut dire qu'il y a gros à gagner et encore plus à perdre. Ils les prient instamment d'arrondir à l'euro supérieur. L'objectif: opter pour deux bons euros sonnants et trébuchants chaque dimanche, et surtout pas un seul euro... Selon une étude nationale, 56 % des fidèles donnent 10 francs à la quête, 15 % ne versant que 5 francs dans la corbeille. Les enjeux sont à deux chiffres. Financièrement parlant, les économes des diocèses craignent la «catastrophe», si un seul euro remplace la machinale pièce de dix francs, cela équivaudrait à une perte sèche de 34 %. L'euro, qui n'a pas comme le dollar une devise montrant qu'il croit en Dieu (1), est donc laissé à l'appréciation de la clientèle des églises, et risque de désespérer la sacristie. Mais si les croyants donnent deux euros à la quête, c'est alors carrément une manne inespérée, 31 % de mieux pour les cassettes diocésaines. «On fait passer le message de donner deux euros, dit-on à la cathédrale de Nantes, mais la campagne est discrète, puisque, normalement, le passage à l'euro ne doit pas donner lieu à des augmentations. Rien n'est tarifé, c'est une contribution volontaire. On ne peut pas faire pression sur les fidèles.» L'Eglise rechigne à parler picaillons. Pourtant, l'enjeu est tel que la Conférence des évêques de France a divulgué son budget: 2,6 milliards de francs (400 millions d'euros) pour 20 000 prêtres et les dépenses annexes. Qualifié d'«impôt volontaire des chr