Berlin, correspondance.
«Tant qu'à plonger, autant plonger directement dans l'eau froide.» Voilà comment les Allemands envisageaient l'introduction de l'euro. Le 31 décembre à minuit pétant, le deutschemark n'existera plus. Légalement, seul l'euro aura cours. Un véritable big bang? Pas complètement. Pour adoucir ce traitement de choc, 24 fédérations de commerçants se sont enga gées à ce que leurs adhérents acceptent de prendre les deutschemarks jusqu'au 28 février. Les Allemands auront donc, comme tous les Européens, une période d'adaptation. Les quinze premiers jours risquent d'être assez fébriles. Car les Allemands sont plus habitués à payer en liquide qu'en chèque ou en carte bancaire. 70 % des chèques émis en Europe sont émis par les Français. En Allemagne, il n'est pas rare de payer les voitures cash. «On a fait des billets de 500 euros spécialement pour les Allemands qui étaient habitués aux billets de 1 000 deutschemarks», confirme-t-on à la Banque centrale européenne.
Exhortation. Jeudi, Hubertus Pellengahr, porte-parole de la fédération du commerce de détail, a exhorté les citoyens allemands à ne pas arriver dans les magasins avec des grosses coupures les premiers jours de janvier. Il leur a également conseillé d'éviter le paiement en deux monnaies, théoriquement possible. Les Sparkassen (caisses d'épargne), qui estiment que 55 % des Allemands viendront chercher des euros dans leurs agences, ont depuis longtemps lancé des campagnes sur le thème: «Eviter le liquide, pa