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Libération

«Le premier de l'an, je le passerai au lit»

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publié le 29 décembre 2001 à 2h06

Parmi les facteurs d'augmentation des statistiques de chômage en novembre, on compte un accroissement très sensible des licenciements économiques. Licenciées en novembre à la suite de la fermeture de leurs usines d'Alençon et de Cormelles-le-Royal (près de Caen), trois ouvrières de Moulinex viennent d'entrer dans la catégorie des demandeurs d'emploi.

Brigitte Lepinteur, 45 ans, trente ans d'usine à Alençon (Orne)

«Au début, on s'est occupés. Avec mon mari, également licencié de Moulinex, on est allés faire des CV à l'ANPE. Les fêtes approchaient. Mais, maintenant, le temps est long, et on commence à tourner en rond en restant enfermés dans notre appartement. Le travail nous manque, et surtout le dialogue avec les collègues. On a du mal à accepter le chômage, mais il faut bien se faire une raison. Même si on s'inquiète et si on se demande sans arrêt ce qu'on va devenir, on espère retrouver un emploi, et on prendra ce qu'on nous donnera. En attendant, on se pose des tas de questions. On a du mal à dormir. Je ne suis plus capable de faire des nuits complètes sans prendre des somnifères.»

Reine-Marie Lallier, 46 ans, trente ans d'usine à Alençon (Orne)

«On nous a dit d'attendre, alors on attend. On doit être convoqué par l'Assedic pour faire un dossier individuel, finaliser les conventions de conversion, mais, pour l'instant, il ne s'est rien passé. On a eu seulement une réunion à l'Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) pour nous expliquer la différence en