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Libération

Trouillotage, broyage, stockage

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La Banque de France doit détruire 1,5 milliard de billets et 8 milliards de pièces.
publié le 31 décembre 2001 à 2h06

Drôle de fin pour les Eiffel ou les Curie. En ce moment même, en France, on brûle du billet de banque dans les usines d'incinération du groupe Sita, filiale de Suez-Lyonnaise. Une vie qui s'achève en vapeur pour le chauffage urbain! Confrontée au sujet délicat de la destruction massive de plusieurs centaines de millions de billets, la Banque de France (BdF) a dû innover. Et revoir tout le circuit habituel du retrait des coupures. Avant, quand l'institut monétaire retirait un billet de la circulation, il le broyait et le retournait à Chamalières (Puy-de-Dôme), où il était incinéré sur le lieu même de sa production. Ou encore, le billet était soumis à un procédé chimique, transformé en pâte, et la Banque de France s'en débarrassait via le canal habituel emprunté par ses ordures. Mais l'opération est trop énorme aujourd'hui pour être traitée ainsi. D'abord, le billet rendu au guichet sera «trouilloté», c'est-à-dire percé d'un petit trou, avec sur les bords, deux encoches en demi-lune. L'opération se fera dans les agences bancaires et à La Poste. Plus de 50 000 «trouilloteuses» sont déjà sur le pied de guerre.

Broyage en ligne. «Billet percé n'a plus de valeur», répètent à l'envi les banquiers à l'attention du public et, plus particulièrement des malfaiteurs, afin de les dissuader d'éventuelles attaques lors du transport des francs. Parce que les billets, une fois troués, vont revenir dans les comptoirs de la Banque de France pour être vérifiés. Avant d'être broyés en fines lamel