Londres intérim
Un des derniers monopoles publics épargnés par le raz de marée des privatisations thatchériennes, la Poste anglaise, a mal à son courrier, à ses postiers et à ses syndicats. Il faut dire que ce monopole public ne l'est plus vraiment depuis le 26 mars 2001. Une dose de libéralisme a en effet été introduite par le gouvernement travailliste de Tony Blair dans des rouages bien huilés depuis le milieu du XVIIe siècle. Au grand dam des conservateurs, qui se sont vu une fois de plus damer le pion de la cure libérale.
L'idée chez les travaillistes est de continuer dans la lancée des privatisations commencées dans les années 80. Et de préparer lentement mais sûrement une des plus importantes industries du royaume, avec ses 200 000 employés, aux enjeux du XXIe siècle et notamment à la fin des monopoles publics en Europe, et à l'introduction de la concurrence.
Même si le gouvernement demeure aujourd'hui encore le seul actionnaire de la Poste britannique, le régulateur Postcomm a commencé à décerner à des opérateurs privés des licences d'exploitation du courrier. Le 18 septembre dernier, la société Hays a reçu une franchise d'un an pour la livraison de courrier et de documents professionnels avant 8 heures du matin dans certains quartiers de Londres, d'Edimbourg et de Manchester.
Gouffre. Mais les racines du mal datent d'avant le 26 mars 2001. Cela fait deux ans que la Poste accumule les pertes. 281 millions de livres de perte (459 millions d'euros) entre mai et octobre 2001