C'est un curieux cocktail, un drôle d'accouplement entre la bricole informatique et la cibi. Martin brandit un ordinateur de poche grâce auquel il «surfe sur le Web au lit», sans aucun fil le reliant à quoi que ce soit. Et Thomas pose un récepteur GPS sur la fenêtre de la chambre mansardée: «On est à 3,7 kilomètres de chez moi», dit-il en jetant un oeil à l'écran, prévoyant déjà de raccorder l'appartement de Martin, situé dans le centre de Paris, à son studio à lui, par les airs. Martin, étudiant en informatique de 23 ans, et Thomas, consultant de 35 ans, sont membres d'une tribu qui essaime dans le monde entier et en France depuis quelques mois: les adeptes des réseaux «sans fil», curieux accouplement entre la radio et l'Internet. Tous deux sont membres du groupe informel Wireless-fr, qui compte des recrues partout en France. Leur but, ici à Paris: «Créer un réseau parallèle, libre, gratuit et basé sur le volontariat.» Avec des relais de maison en maison, des antennes posées sur les toits, pour «relier des centres sociaux, mettre des immeubles en réseau, partager l'information».
Ondes hertziennes. A la source de tous ces bricolages, une technologie très en vogue: la norme 802.11b, dont le nom barbare a été adouci en «wifi» («ouifi») pour partir à la conquête du public. Grâce à elle, les ordinateurs peuvent communiquer à distance de quelques mètres à quelques kilomètres, sans fil à la patte, juste en utilisant les ondes hertziennes et plus spécifiquement la bande des 2,4 Gh