C'est un triomphe en trompe-l'oeil. Le marché français des voitures particulières a augmenté de 5,7 % en 2001, selon les chiffres du CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles). Une santé confirmée par les chiffres du mois de décembre, avec un saut de 5,8 % (même si cette variation est calculée sur les ventes de décembre 2000, particulièrement mauvaises puisqu'elles avaient chuté de près de 20 % par rapport à 1999). Bilan un peu trompeur, car troublé par cette équation en forme de casse-tête: si les chiffres de ventes d'automobiles neuves pointent vers les sommets, les Français en achètent de moins en moins... En 2000, les ménages français ont consacré 21,2 milliards d'euros à l'achat d'automobiles neuves, contre seulement 20,8 en 2001. Explication du paradoxe: les immatriculations de voitures particulières, souvent reçues à tort, avec l'assentiment tacite des constructeurs eux mêmes, comme des ventes de voitures aux particuliers, se nourrissent, pour près de 40 % des ventes aux sociétés de location ou aux entreprises. Dans une proportion qui croît au grand galop.
Nouvelle répartition. Il y a, depuis dix ans, «un profond changement structurel du marché automobile», diagnostiquait récemment Pierre Bourgeois, de l'observatoire de l'automobile, dans une présentation des résultats de l'année plus nuancée que celle du CCFA. Au début des années 90, la part des particuliers dans les ventes de voitures neuves représentait plus de 68 %. Depuis, le chiffre n'a cessé de fondr