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Libération

Béghin-Say excite les papilles françaises

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Le sucrier, propriété de l'italien Montedison, est à vendre.
publié le 4 janvier 2002 à 21h35

Qui va croquer le gros morceau de sucre Béghin-Say? Six mois après l'annonce de la reprise de Saint-Louis par l'allemand Suedzucher, qui a propulsé celui-ci au premier rang des producteurs européens (21,3 % du marché), les Français s'organisent discrètement pour contre-attaquer. Leur obsession? Racheter à l'italien Montedison, Béghin-Say, numéro 2 européen, avant que ce joyau sucré fonde, comme son rival historique, pour un groupe étranger.

Qualité supérieure. La course est ouverte depuis que Montedison, acheté par Fiat et par EDF l'été dernier, a décidé de se séparer de toutes ses activités qui ne sont pas liées aux métiers de l'énergie et de la téléphonie. Dont le sucre, qui titille délicieusement les papilles des industriels du secteur: celui qui est produit par les betteraves tricolores est reconnu de qualité supérieure et permet de faire de jolies marges.

Hier, l'Union SDA, un groupement de coopératives spécialisées, s'est mise sur les rangs. Philippe Duval, président du directoire, a annoncé qu'il était prêt à engager des négociations avec Montedison pour reprendre 5 des 9 sucreries de Béghin-Say en France. Au passage, il mettrait bien la main aussi sur ses capacités de production à la Réunion, au Brésil et en Hongrie. Ce projet permettrait à l'Union SDA de devenir le deuxième producteur mondial de sucre, avec 8 usines en France capables de traiter en moyenne 16 000 tonnes de betteraves par jour. Mais, voilà, l'impétrant n'a pas les moyens de régler l'addition, estimée a