Stockholm, de notre correspondant.
«Les Suédois sont restés devant leur télé à regarder les gens courir à travers l'Europe avec des billets d'euros à la main et à trinquer au champagne, et ils pensent: ça a l'air sympa, pourquoi n'est-on pas avec eux?» Cette réaction de Robert Bergqvist, chef analyste à SEB Merchant Banking, telle qu'il la raconte hier dans le quotidien économique suédois Dagens Industri, reflète un état d'esprit assez largement répandu dans la population.
Alors que la presse suédoise continue de suivre, avec une certaine pointe d'envie, les premiers balbutiements de l'euro, l'opinion suédoise apparaît de plus en plus tentée. Selon les derniers sondages (fin décembre), elle est actuellement partagée à 43 % pour, 43 % contre une adhésion à l'UEM (Union économique et monétaire), ce qui dénote une remontée des partisans de l'euro. Dès l'arrivée des billets et des pièces dans les autres pays, le chef de file de l'opposition et leader du parti conservateur, Bo Lundgren, a sauté sur l'occasion. Très europhile, il a ostensiblement, le 1er janvier, payé son repas en euros dans un McDo de Stockholm acceptant plusieurs devises. Et il en a profité pour appeler à une réunion de concertation des chefs de partis afin de fixer le calendrier du référendum.
Divisions. «Il n'obtiendra sans doute pas l'accord du gouvernement [pour une telle réunion, ndlr], notait le quotidien Aftonbladet, proche des sociaux-démocrates. L'opinion au sein des sociaux-démocrates est trop divisée et