Buenos Aires, de notre correspondant.
L'accouchement est dou loureux. Les détails du plan économique, attendus vendredi, ne seront communiqués que samedi ou dimanche, après un vote au parlement. Le temps d'ultimes tractations. L'essence du projet de Jorge Remes Lenicov, ministre de l'Economie, est néanmoins connue. La dévaluation du peso entraînera la cohabitation de facto de deux pesos: l'officiel (1,35 pour un dollar environ), le parallèle, au cours libre (1,60 pour un dollar). Pour éviter une nouvelle chute de pouvoir d'achat des Argentins, le gouvernement indexera tous les contrats sur le peso dévalué «officiel»: crédits (jusqu'à 100 000 pesos), loyers, factures des services de base (téléphone, électricité, eau...). Les entreprises étrangères ne pourront pas répercuter la dévaluation sur leurs tarifs. L'é pargne en dollars dans les banques ne sera débloquée que dans un délai de trois mois à un an pour les petits épargnants, jusqu'à trois ans pour les plus fortunés. La dévaluation a déjà entraîné une poussée d'inflation (de nombreux commerces ont dopé leurs prix de 30 %). Pour tenter de la juguler, le plan prévoit de plafonner les prix des carburants et des produits alimentaires de base.
Un tel dispositif ne pourra se faire sans gel du paiement de la dette extérieure. L'Argentine veut négocier une réduction et un délai de grâce d'un an, tout en demandant un crédit de 15 milliards de dollars, afin d'activer la relance de la production. Pour faire bonne figure auprès du FMI,