Arrêt des réacteurs, activation du siège éjectable, et retour à la case départ. Cinq mois après la reprise d'Air Lib par Jean-Charles Corbet et François Bachelet devant le tribunal de commerce de Créteil, la compagnie redémarre à zéro. Vendredi, François Bachelet, le président du directoire de la compagnie, a été débarqué de l'aventure Air Lib (lire Libération de vendredi). L'ex-dirigeant d'Air France Cargo quittera ses fonctions, probablement la semaine prochaine, après avoir expédié les affaires en cours.
Ce départ sans raison officielle révèle la profondeur du mal qui touche la petite compagnie aérienne en mal de liquidités. Vendredi, le gouvernement a été contraint de jouer les pompiers de service, et annoncé qu'il prêterait 30,5 millions d'euros à la compagnie. Cette béquille, qui sera assurément visée avec attention par la Commission de la concurrence à Bruxelles, montre que politiquement, le crash d'Air Lib est inenvisageable pour le gouvernement. Mais elle ne règle pas sur le fond les soucis de la compagnie, dont la restructuration en profondeur sera à la charge du seul pilote à bord, Jean-Charles Corbet.
Handicap. Dès sa reprise en juillet, Air Lib repartait avec un handicap: chacun reconnaissait qu'elle était sous-capitalisée et qu'il lui manquait environ 75 millions d'euros pour assurer sa survie. Ensuite, la compagnie n'a jamais cessé de perdre de l'argent. Jusqu'à 460 000 euros par jour aujourd'hui. Longtemps, la direction a préféré occulter la gravité de la situa