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Libération

La fin d'un mirage

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Seule «issue possible», le plan risque d'aggraver la crise sociale.
publié le 5 janvier 2002 à 21h35

La parenthèse illusoire de dix ans de parité peso-dollar a pris fin. Le péroniste Eduardo Duhalde l'a annoncé vendredi. Fort de son credo destiné à rompre «avec le modèle économique pervers» qui a «ruiné» le pays, le nouveau président en finit avec le mirage trop longtemps contemplé: la survie à crédit. «Nous sommes en faillite, nous sommes ruinés», a martelé Duhalde. Mais la parenthèse désenchantée que connaît l'Argentine, plongée en plein chaos économique, politique et social, ne s'est pas refermée, loin de là. Quelques chiffres (officieux) résument la situation actuelle: 30 % de chômage réel, 35 % de la population en dessous du seuil de pauvreté, 40 % d'économie souterraine, 120 milliards de dollars d'épargne «évadée», presque autant que le montant de la dette la plus élevée de l'histoire (142 milliards).

Sur le fil d'un rasoir. Un tel tableau justifie le constat de faillite. Il faudra attendre les détails de l'annonce du nouveau plan de relance pour savoir si les remèdes préconisés sont solides et viables. Pour découvrir quelles seront les modalités de la dévaluation (taux de change flottant jusqu'à 40 % ou inclusion dans un panier de devise avec l'euro, le dollar ou le real brésilien); et, surtout, quelles vont être les mesures qui vont l'accompagner. «La dévaluation n'est plus un problème, c'est le package de réformes qui compte», soufflait vendredi un haut responsable du FMI. Il reconnaissait que «la fin (de la parité peso-dollar) était la seule voie possible» après s'