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Libération

Le grand saut du peso dans la dévaluation

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L'Argentine a mis fin hier à la parité avec le dollar.
publié le 7 janvier 2002 à 21h36

Buenos Aires

de notre correspondant

C'est fait. Le Parlement argentin a sauté le pas de la dévaluation hier (après les députés, les sénateurs ont voté hier soir), en adoptant «la loi d'urgence économique» présentée par le gouvernement du président péroniste Eduardo Duhalde. Celle-ci met un terme à la parité peso-dollar, véritable fardeau pour le pays. La loi autorise le gouvernement à fixer le taux d'un dollar officiel, qui servira pour les échanges commerciaux (il sera sans doute de 1,40 peso par dollar). Et à laisser flotter un peso «parallèle», à l'usage du grand public (ces derniers jours, le dollar s'achetait déjà sous le manteau à 1,60 peso). La double dévaluation du peso devrait donc s'établir à 40 % et 60 %, dans un premier temps. Hier soir, les Argentins ont pris d'assaut les magasins pour anticiper la dévaluation.

Pour éviter les effets néfastes de toute dévaluation, la loi tente de protéger la classe moyenne, endettée en dollars. Toutes les créances d'un montant inférieur ou égal à 100 000 dollars (comme les crédits immobiliers) ne seront exigibles qu'en peso dévalué. Les loyers aussi, au moins pendant six mois, en attendant une renégociation entre locataires et propriétaires. L'indexation des tarifs des services publics (téléphone, électricité, eau, gaz), sur le dollar est abrogée. Le gouvernement pourra fixer le prix des aliments de base en cas de besoin. Il y aura des perdants, notamment parmi les grands groupes étrangers: un impôt sur les exportations de pétrole