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Libération

Précédent inquiétant en Extrême-Orient

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Quatre ans après les dévaluations, l'Asie n'est pas sortie de la crise.
publié le 7 janvier 2002 à 21h36

Tokyo de notre correspondant

Durant l'été 1997, l'Extrême-Orient avait été balayé par une tornade similaire à celle qui s'est abattue fin décembre sur Buenos Aires et qui vient de se solder par la dévaluation du peso. Très endettés en dollars et frappés par la baisse de leurs exportations, des pays tels que la Thaïlande, l'Indonésie et la Corée du Sud avaient vu leurs monnaies, arrimées jusque-là au billet vert, subitement perdre pied puis dévaluées de moitié. Hong-kong, dont la devise est depuis 1983 liée au dollar américain par un taux de change fixe, avait échappé de peu à la foudre des spéculateurs: «Le schéma argentin est exactement celui de la crise asiatique de 1997. Le marché ne croyait plus depuis un an à l'équivalence peso-dollar tout comme il ne se fiait plus, il y a quatre ans, aux taux de change asiatiques», explique Raymond Heche, gérant du fond asiatique Willerfunds. La plupart des monnaies de la région flottent désormais par rapport au dollar.

L'Asie a-t-elle trouvé les bons remèdes pour éviter de replonger? Pas sûr. Même très éloignée, la faillite argentine rappelle à des pays comme la Thaïlande, lancée depuis un an dans une politique de relance qui creuse son déficit budgétaire, qu'il peut être risqué de travestir les fondamentaux de l'économie.

La dette thaïlandaise s'est remise à croître depuis que le gouvernement a décidé de recourir à la manne financière publique pour stimuler l'activité industrielle et agricole. Elle approche aujourd'hui les 65 % du PIB: