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Profession technoïde

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DJ, vidéaste, graphiste, ils ont débuté dans les free parties, gratuites et souvent clandestines. L'envie d'en vivre les pousse à se professionnaliser.
publié le 7 janvier 2002 à 21h36

«A 20, 22 ans, tu fais n'importe quoi, à 26, 27 ans, tu te demandes ce que tu vas faire. La techno n'a que 10 ans. Ce n'est rien pour un style de musique, tout reste à faire.» Petit bonhomme qui ne veut pas grandir trop vite, Thomas, 26 ans, veut être DJ et veut en vivre. Pour l'instant, les cachets ne sont pas lourds, de 75 à 225 euros (500 à 1 500 F) pour ceux qui commencent à tourner dans les bars associatifs ou les petites boîtes de nuit ­ seules les stars palpent 1 500 à 15 000 euros (10 000 à 100 000 F) par soirée. Mais la confiance est là. «Il y a de l'avenir, explique Federico, membre du collectif Mezkla. De plus en plus de boîtes demandent de la techno. Les jeunes de 15-20 ans qui en écoutent aujourd'hui seront les consommateurs de demain.»

C'est à la fin des années 80 que la techno débarque en France. Elle pousse dans les clubs, mais aussi dans les free parties, fêtes gratuites le plus souvent clandestines qui ont affolé le législateur en 2001. A l'époque, les pionniers de la teuf sont quelques centaines, ont entre 15 et 20 ans. Certains abandonnent leurs études, d'autres les poursuivent vaguement. A force d'organiser des soirées dans des lieux squattés, ils acquièrent un savoir-faire. «Maintenant, je connais la sonorisation, toutes les ficelles du métier, explique Federico. Je peux me faire embaucher par une boîte de son.»

En dix ans, la techno est devenue une grande fille, objet de gros sous et des médias. Le côté sauvage et bricolé de la free party commence à lass