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Libération

Angoisses étrangères sur le plan argentin

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Les groupes français et espagnols craignent pour leurs intérêts.
publié le 8 janvier 2002 à 21h36

Inquiétude et début d'alarmisme. Le plan de relance économique du nouveau gouvernement argentin, annoncé dimanche, fait grincer deux des trois plus grands pays investisseurs étrangers: l'Espagne et la France. Pour tenter de sortir de 43 mois de récession, la loi d'urgence adoptée a finalement rompu avec dix ans de parité peso-dollar et de néolibéralisme. Renouant avec une politique aux forts accents d'interventionnisme d'Etat, Buenos Aires a notamment annoncé une dévaluation de 29 % de la monnaie (1,40 peso pour 1 dollar) et un gel des prix des services publics, comme l'eau, l'électricité, le gaz via la dédollarisation de ces tarifs. Problème, ce plan («la dernière carte et la seule possible», avoue un expert du FMI, alors que pourtant ces choix écornent l'orthodoxie de l'institution) risque de coûter cher aux firmes étrangères. Le président Eduardo Duhalde devait s'entretenir hier soir avec les représentants des entreprises étrangères pour tenter de calmer leurs inquiétudes. «Jamais de ma vie je n'ai reçu autant d'appels de tous les groupes implantés [en Argentine] qui ne veulent pas que nous prenions [ces mesures]», a affirmé samedi Duhalde.

De fait, le Premier ministre espagnol José Maria Aznar a, dès jeudi, multiplié les entretiens très tendus avec le nouvel homme fort argentin pour tenter de le dissuader de recourir à la dévaluation. Et pour cause: les entreprises espagnoles ont investi 27 milliards d'euros entre 1994 et 2000. Endettées aujourd'hui en dollars, elles enca