Assis en bout de table dans la salle de conférences d'un hôtel parisien, immobile, Hasan Subasi, 59 ans, vice-président de Koç Holding (prononcer «Kotch»), affiche un sourire énigmatique. Il observe un silence total en prêtant une oreille plus qu'attentive à Nedim Esgin, 43 ans, directeur général du groupe Arçelik-Beko, dont Koç est la maison mère. Normal: Nedim Esgin détaille par le menu la nouvelle mouture du plan de reprise de Brandt concocté par son groupe, celle qui doit convaincre le tribunal de commerce de Nanterre de lui confier, vendredi prochain, les clés d'un groupe français en dépôt de bilan depuis le 7 décembre dernier. Les autres concurrents, l'américain Whirlpool, l'israélien Elco et l'italien Candy ont eux aussi revu leur copie pour emporter la partie, qui sera serrée.
Mais, sur le papier, Arçelik-Beko semble avoir consenti de plus gros efforts, surtout en terme d'emplois et d'investissement, pour poursuivre et développer l'activité de Brandt (marques Vedette, Sauter, De Dietrich). A la date d'hier, il s'est engagé à reprendre 4 187 emplois en France sur un total de 5 300 (y compris chez les sous-traitants) et ses 6 sites industriels dans l'Hexagone.
Jouer gros. Par rapport à son offre précédente, Arçelik-Beko a donc ajouté la reprise de deux usines supplémentaires, à La Roche-sur-Yon (400 emplois, Vendée) et à Nevers (273 emplois, Nièvre). Ce qu'aucun des autres intéressés ne s'est risqué à faire. Et pour enfoncer le clou, le groupe turc s'est engagé à mettre