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Libération

Des euros plein les soldes

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Hier, dans les grands magasins, les deux monnaies ont cohabité sans incident.
publié le 10 janvier 2002 à 21h38

A chacun sa recette pour réussir ce premier jour des premiers soldes de l'histoire de l'euro. Aux Galeries Lafayette, on a ouvert à chaque étage du navire amiral, rue de la Chaussée-d'Antin, à Paris, un bureau de change : le client remet des francs et le préposé lui tend des euros. Ainsi, aux caisses du grand magasin, en ce mercredi de rush, on limite les petites giclées de francs et les exercices fastidieux de conversion qui les accompagnent. Mais l'enseigne ne fait pas pour autant banquier : «200 francs minimum, 500 francs maximum», dit la pancarte.

Rouge ou bleue ? Vingt mètres plus loin, le Printemps, l'ennemi intime, a choisi une autre méthode : les caisses sont décorées d'un petit fanion. Rouge, cela veut dire que la caisse accepte des espèces en francs et en euros, et bleu, seulement des euros. 150 caisses rouges pour 400 bleues. François-Xavier Dupond, le directeur du magasin, arpente les allées et se dit tout à fait satisfait : «Nous avons bien calculé, il n'y a pas de queues excessives.» Le directeur brandit déjà un record : «On est à 90 % de paiements en euros !» Mais il module aussitôt : «C'est vrai qu'on a beaucoup de paiements par cartes et par chèques et que depuis le 1er janvier, forcément, ils sont tous en euros.» Cela dit, le directeur s'interroge : «Est-ce que nos clients n'auraient pas gardé spécialement pour les soldes quelques billets en francs ?» Alors qu'en temps ordinaire les paiements en espèces représentent 15 % des encaissements, ils talonneraient