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Libération

Le rail britannique en panne sociale

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Derrière les grèves à répétition, les ratés de la privatisation.
publié le 10 janvier 2002 à 21h37

Londres de notre correspondant

Le train britannique renoue avec le chaos. Cette fois, ses malheurs sont dus à une grève et non à un accident, des retards en série ou des pertes financières. Mais la cause initiale semble une fois de plus la même. La grogne sociale trouve son origine dans les distorsions croissantes des salaires au sein d'un réseau éclaté en des dizaines de compagnies rivales et témoigne une fois encore des ratés de la privatisation.

Le conflit a paralysé la société privée South West Train (SWT) qui, comme son nom l'indique, dessert le sud-ouest de l'Angleterre, une région très peuplée. Pendant quatre jours, seule une liaison sur dix était assurée, au désespoir de 350 000 usagers, pour la plupart banlieusards qui transitent quotidiennement par la gare londonienne de Waterloo. Le service a repris son cours normal hier. Mais un nouveau préavis a été déposé pour les 24 et 25 janvier.

Fossé. Le syndicat Rail Maritime and Transport Union (RMT) réclame des hausses salariales et l'abandon de sanctions disciplinaires contre un cheminot. Il dénonce surtout le fossé grandissant entre les rémunérations perçues par les conducteurs et les autres catégories de personnel et menace d'étendre son action à tout le royaume. Mardi, les salariés de la compagnie Arriva Trains Northern, qui exploite une bonne partie du réseau ferroviaire du nord et nord-ouest de l'Angleterre, ont voté à la quasi-unanimité quatre jours de grève, les 24 et 25 janvier et les 5 et 6 février.

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