Goldman Sachs et Deutsche Bank, les deux banques chargées du placement de 55 millions d'actions Vivendi Universal (VU), ont été littéralement abasourdis mardi du peu de succès rencontré par l'opération auprès des investisseurs. La vente de ces titres (5 % du capital, jusque-là autodétenu par le groupe) rapportera bien 3,3 milliards d'euros à la compagnie présidée par Jean-Marie Messier, puisque les banques ont pris un engagement ferme sur ce montant.

Mais, vu le peu d'acheteurs intéressés, Goldman Sachs et Deutsche Bank ont dû baisser le prix des titres: de 60 à 61 euros (la fourchette de prix fixée avec VU), les banques sont passées à 59,2 euros. Et, même à ce prix-là, les investisseurs ne se sont pas précipités. Ce qui explique que les deux banques organisatrices de l'affaire aient «conservé une position», c'est-à-dire gardé pour elles une partie des blocs de titres. «C'est l'une des plus grosses opérations de placement jamais réalisées en France», ont expliqué leurs dirigeants, laissant entendre, par ailleurs, que près de 70 % des titres auraient été placés en une journée.

Explication du flop: après la mise sur le marché de 9,3 % de Vivendi Environnement en décembre, il semble que les investisseurs n'aient pas manifesté une capacité illimitée à absorber du papier Vivendi. Par ailleurs, les analystes estiment que le timing de l'opération n'était pas des plus opportuns: mardi en effet, le marché était plutôt attentiste avant la communication d'AOL-Time Warner, qui a annoncé d