New York de notre correspondant
Il y avait déjà les auditions du Congrès et de la SEC, la commission boursière. Il y aura désormais l'enquête criminelle. Hier, le département de la Justice américain a ainsi confirmé qu'il allait réquisitionner des procureurs de New York, Houston et San Francisco avant de déterminer ce qui a pu provoquer la chute du groupe de courtage en énergie Enron. Si les officiels ont refusé de donner plus de détails, ils ont toutefois reconnu que l'objectif était de comprendre si des fraudes avaient été commises par certains dirigeants et si ceux-ci avaient trompé volontairement les investisseurs, entraînant ensuite la plus grande faillite de l'histoire américaine. L'initiative sans précédent du département de la Justice marque le nouveau rebondissement d'une saga qui pourrait avoir d'énormes réper cussions économiques et politiques outre-Atlantique.
Malversations. Depuis quel ques semaines en effet, l'affaire Enron fait la une des médias, au gré des révélations sur des malversations en série mais aussi sur les liens entre la firme et le président George W. Bush. «S'il n'y avait eu les attentats du 11 septembre et tout le reste, remarque un courtier, on parlerait déjà de scandale majeur.»
Il y a encore quelques mois, pourtant, qui aurait pu se douter des affres qu'allait connaître la compagnie de Houston ? Née en 1985 de l'alliance entre deux exploitants de gazoducs, l'entreprise, menée de main de maître par son patron, Kenneth Lay, était devenue le premie