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Libération

Air Afrique encore loin de la renaissance

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Le principe du dépôt de bilan de la compagnie adopté vendredi.
publié le 12 janvier 2002 à 21h39

Abidjan, de notre correspondante.

Air Afrique est morte, vive Air Afrique? Hier à Abidjan, personne n'était prêt à parier sur l'avenir de la compagnie aérienne moribonde. Après des mois de tergiversations, les représentants des onze Etats membres (1) réunis dans la capitale ivoirienne ont pris la décision politique de mettre fin à la lente agonie. Sur leur recommandation, une assemblée générale extraordinaire des actionnaires devrait donc annoncer le décès officiel du transporteur panafricain en constatant la cessation de paiement et en procédant au dépôt de bilan. Parallèlement, le président ivoirien Laurent Gbagbo est chargé par ses pairs de tout faire pour lancer «le plus tôt possible» une nouvelle Air Afrique. Mais les négociations avec Air France (actionnaire à 11,8 % actuellement) pour une reprise éventuelle patinent et aucun calendrier n'est à l'ordre du jour.

Des décennies de mauvaise gestion ont donc fini par emporter le «symbole de l'intégration panafricaine» tant vanté par les dirigeants du continent, laissant une dette de 300 millions d'euros, des mois d'arriérés de salaires et quatre mille employés sur le tarmac. Née en 1962, Air Afrique était devenue au fil du temps «Air peut-être», championne des retards et des annulations de vols. Astreinte à une mission de service public qui l'oblige à desservir toutes les capitales du continent et à maintenir des lignes déficitaires, la compagnie a accumulé les dettes. Les erreurs de gestion, les innombrables distributions de