Buenos Aires, correspondance.
La réouverture du marché des changes, vendredi matin en Argentine, a précisé la menace du peso «libre» sur le plan économique du gouvernement péroniste d'Eduardo Duhalde. Et elle a replongé l'Argentine dans l'ambiance de l'hyperinflation de 1989. Des centaines de personnes se sont pressées aux portes des bureaux de change du centre de Buenos Aires dès leur ouverture. Après onze ans de parité fixe entre le peso et le dollar, la cotation du billet vert est rapidement redevenue le baromètre de l'économie: le dollar se vendait en moyenne 1,75 peso. Et, dans certains cas, des arbolitos («petits arbres»), hommes plantés au coin des rues pour racoler acheteurs ou vendeurs de devises, demandaient même 1,80 peso contre 1 dollar. Soit 40 centimes de plus que le peso «officiel», fixé dimanche à 1,40 par le nouveau ministre de l'économie, Jorge Remes Lenicov. Dans l'après-midi de vendredi, le peso flottant était redescendu, semblant se sta biliser autour de 1,70 peso pour 1 dollar.
Cohabitation. La dévaluation du peso a pour objectif de rendre l'économie argentine plus compétitive en abaissant le coût des produits locaux, ce qui, en théorie, devrait doper la production, tout en limitant les importations. Jorge Remes Lenicov a opté pour la cohabitation de deux pesos. D'un côté, un taux de change «officiel» (1,40 peso pour 1 dollar), qui servira pour régler les échan ges commerciaux avec le reste du monde, mais dont la valeur pourrait être modifiée par le gouve