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Libération
Interview

«En marche depuis 1999»

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Christian Helmenstein, directeur de recherche en économie et finance à l'Institut des hautes études de Vienne.
publié le 14 janvier 2002 à 21h40

A Vienne.

Les feuilles de paie sont à présent plus faciles à comparer en Euroland. Cela peut-il avoir un effet sur les travailleurs frontaliers?

Non, je ne pense vraiment pas. Décider d'aller travailler de l'autre côté d'une frontière est un choix qui implique tellement de paramètres que la nouvelle «transparence» des feuilles de paie ne va avoir que très peu de conséquence. Les personnes concernées fonctionnent depuis très longtemps avec leur calculette à la main et n'ont jamais été gênées par les conversions. En fait, la date décisive dans le mouvement des frontaliers a plutôt été en janvier 1999, lorsque les taux de change entre les différentes monnaies nationales sont devenus totalement fixes, ce qui a eu pour effet de «rassurer» les candidats potentiels aux emplois frontaliers. On a alors assisté à des mouvements conséquents de frontaliers, le plus important d'entre eux étant celui d'Allemands en direction des Pays-Bas.

Qu'en est-il des pays candidats d'Europe de l'Est?

On peut suivre le même raisonnement et concevoir que plus les économies de ces pays-là se rapprochent des normes que leur impose l'Union avant de les accepter comme membres, plus leur monnaie se trouve stabilisée par rapport à l'euro. Ce qui augmente leur attrait comme lieu de travail pour des frontaliers autrichiens ou allemands. Lorsque l'on observe la faiblesse de certaines régions de l'Union en bordure des pays candidats, on peut s'attendre à de prochains mouvements de travailleurs en direction de l'Est.