Jamais trois sans quatre. L'Organisation mondiale du commerce a sanctionné hier une quatrième fois les Etats-Unis pour leurs aides fiscales à l'exportation. Le conflit les oppose, depuis 1997, à l'Union européenne. Dans son jugement définitif , l'OMC dénonce le système FSC (Foreign sales corporations), qu'il assimile à des «subventions à l'exportation». Le principe permet aux sociétés américaines de bénéficier d'environ 30 % d'économies sur leur facture fiscale en cas d'exportation. Ces aides déguisées auraient surtout favorisé des multinationales comme Monsanto, General Electric, Boeing ou Microsoft, dont les aides auraient dépassé le milliard de dollars entre 1991 et 2000...
Cet arbitrage devrait permettre à l'UE de réclamer des dommages à hauteur de 4 milliards de dollars par an, la somme la plus importante jamais demandée dans un conflit commercial depuis la création de l'OMC, en 1995. Cette manne représente l'équivalent du montant annuel que l'UE estime avoir «subi depuis 1984», dit un expert.
Mais la guerre économique sera certainement mise en veilleuse. Pour trois raisons. D'abord, les relations commerciales entre Bruxelles et Washington sont plus à la détente qu'à la guerre froide. Ensuite, la cagnotte potentielle qui résulterait des sanctions gêne l'Union aux entournures. Une hypothétique surtaxation de produits américains dont la large liste est déjà établie risquerait de relancer la hausse des prix en Europe. Enfin, des rétorsions européennes ne manqueraient