Cent quatre-vingt-dix millions d'euros (1,25 milliard de francs) pour un portail Internet. Dans la famille jackpot de la nouvelle économie, demandez Marc Simoncini. Quatre ans après avoir monté le site iFrance et deux ans après l'avoir royalement revendu à Vivendi, ce Corse de 38 ans, ingénieur de formation, vient de tirer sa révérence à la multinationale et repart pour de nouvelles aventures start-upiennes. «Ce que j'aime, c'est mettre les locomotives sur les rails; vendre les tickets du train, ce n'est pas mon truc», avance-t-il en guise d'explication. Comme prévu dans son contrat, Marc Simoncini laisse donc iFrance et ses 40 employés continuer de diffuser les contenus numériques de Viunet (Vivendi-Universal Net) sur la Toile francophone. Avec 47 millions d'euros en poche, il n'a guère besoin d'aller vendre son nouveau projet à des capitaux-risqueurs qui préfèrent, ces temps-ci, laisser dormir leur pactole à l'abri de l'Internet. «Si ça marche, on lèvera des fonds, au pire j'aurai perdu 700 000 euros de ma poche», glisse ce millionnaire de l'Internet dont les emplettes se sont pour l'instant limitées à «un loft de bobo dans une ancienne usine d'acier à Malakoff et quelques investissements affectifs dans des start-up».

A l'école du Minitel. En pleine gueule de bois de la «Dotcom» hexagonale (lire ci-con tre), l'histoire d'iFrance et de son créateur fait figure d'exception, de contre-modèle absolu. Avant de surfer sur la crête de la vague Internet, Marc Simoncini est tombé tr