Pour les métallos du chantier, c'est le «G 32». Pour les Britanniques de la Cunard qui l'ont commandé, c'est le «QM Two». Pour tous, le Queen-Mary-II est déjà un navire d'anthologie consacrant le retour à ces liners transocéaniques mariant les performances contemporaines à une certaine touch of class surannée. Le PDG des Chantiers de l'Atlantique appartenant au groupe Alstom (1) , Patrick Boissier, en parle, lui, comme «un des projets industriels majeurs de ce début de siècle, et peut-être même du siècle entier». C'était hier, à l'heure de la découpe de la première tôle, ce temps zéro qui déclenche aussitôt le compte à rebours de la construction. Avec, ici, une exigence: tenir le délai de 694 jours pour livrer le Queen-Mary, «le plus grand paquebot du monde», à la Cunard Line (la commande étant effective depuis le 6 novembre 2000). Pour mémoire, il a fallu neuf ans entre les premières études et, en 1960, la livraison du France à la Compagnie générale transatlantique.
Vitesse et mers dures. Le France fut d'ailleurs le dernier paquebot de ligne à sortir des Chantiers de l'Atlantique. Depuis 1987, les bateaux de croisière construits à Saint-Nazaire ont tous été de véritables hôtels flottants destinés à évoluer à vitesse réduite sur les mers plates des Caraïbes. Le Queen-Mary-II doit être, lui, taillé pour la vitesse et des conditions de mers dures. Pour toutes ces raisons, «on a veillé plus que d'ordinaire à la coordination entre tous les intervenants, de la