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Libération

Un mouvement sans tête.

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Le ministère réclame un interlocuteur.
publié le 17 janvier 2002 à 21h42

Qui sont les viticulteurs-manifestants qui mettent à sac des grandes surfaces ou des locaux de négociants, à Béziers ou ailleurs? Jean Glavany, le ministre de l'Agriculture, aimerait bien le savoir avec précision. Faute de trouver parmi eux un interlocuteur unique, syndicat majoritaire ou forte personnalité représentative de la profession, avec qui négocier, le gouvernement craint de se retrouver face à des dérapages incontrôlables.

Monde à part. C'est que les viticulteurs forment un petit monde à part parmi les paysans. Volontiers forts en gueule et traditionnellement assez indépendants de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA), ces mécontents ne veulent pas obéir aux appels au calme lancés par les grandes centrales. A la rigueur, ils prêtent une oreille aux avis des caves coopératives locales, mais sans véritable coordination nationale. «Avant, c'était plus facile de discuter. Le patron des viticulteurs, maintenant décédé, était Antoine Verdale, un personnage truculent qui tenait ses troupes d'une main de fer: on savait alors à qui parler», raconte un connaisseur du dossier. Aujourd'hui, l'homme fort est supposé être Denis Verdier, président des Caves coopératives des vins de France, l'instance suprême de la profession. Mais son autorité paraît contestée: «La manif de Béziers a été convoquée le jour même de la réunion du conseil de l'Onivins, l'organisme public qui contrôle le marché et dont Verdier est également le patron. C'est le signe qu'il a du mal à i