Le jour ou Christelle a reçu sa paie de décembre, elle a eu un grand choc: «La dernière ligne affichait 899, 45. «J'ai cru qu'il y avait eu une erreur, j'ai vraiment paniqué. J'ai couru montrer ça à mon mari, qui s'est mis à rigoler. Je n'avais pas vu qu'on me parlait en euros.» Cette angoisse, beaucoup d'autres salariés l'ont connue, ou risquent de la connaître dans les semaines à venir. Le traumatisme de la première paie en euros risque d'être dur à surmonter, surtout pour les bas salaires qui s'afficheront sous la barre fatidique des 1000 euros. Sans compter que, pour éditer une paie en euros, il ne suffit pas de convertir la somme en bas de la fiche en la divisant par 6,55957. «Il faut convertir ligne par ligne, explique Frédéric Malot, qui dirige Rue de la paie, une entreprise spécialisée dans l'édition des salaires. Et beaucoup d'entreprises sont loin d'être capables de faire ces calculs.» Son entreprise a donc trouvé un créneau intéressant avec l'arrivée de la monnaie unique. Elle propose à des experts-comptables qui travaillent pour des PME de faire ce basculement en euro des salaires.
Jonglage. Un bon outil informatique peut être suffisant pour réussir les conversions, «mais la complexité de la comptabilité, c'est que, sur certains documents, la loi nous impose de travailler à la fois en francs et en euros», poursuit Frédéric Malot. Ainsi, les attestations d'employeur et les soldes de tout compte qui permettent de s'inscrire aux Assedic doivent prendre en compte les