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Libération

L'Allemagne piégée par son déficit

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Le pays frise le plafond des 3% qu'il avait imposé à l'Union.
publié le 19 janvier 2002 à 21h45

Berlin de notre correspondante

C'est un mythe de plus qui s'écrase grâce à l'union monétaire européenne: celui d'une Allemagne vertueuse et économe, gestionnaire particulièrement sage des finances publiques. L'horreur, la honte et le ridicule s'étalent chaque jour dans les tableaux comparatifs européens que publient les journaux allemands. Non seulement l'Allemagne s'approche dangereusement du plafond de 3 % de déficit public (rapporté au PIB) que les participants à l'union monétaire européenne se sont fixés; mais elle est aussi le pays qui affiche les plus mauvais résultats parmi les quinze pays de l'UE.

Son déficit a atteint 2,6 % du PIB en 2001 et devrait s'élever à 2,7 % encore cette année, selon les estimations de la Commission européenne. En moyenne, et malgré ces dérapages allemands, les Quinze ont réussi à tenir leurs déficits à 0,5 % du PIB; la France est à 1,5 %.

Ane efflanqué. L'Allemagne arrogante, qui lors de la préparation de l'union monétaire réclamait des critères particulièrement stricts de rigueur budgétaire, des sanctions pour les contrevenants, et s'inquiétait que les pays dits du Club Med ne puissent suivre, se retrouve prise à son propre piège. «L'élève modèle est passé cancre», titrait vendredi le quotidien Süddeutsche Zeitung, signalant que l'Allemagne pourrait recevoir un avertissement de la Commission européenne. «Même les Portugais font mieux que nous», ajoutait le quotidien populaire Bild, revenant sur la principale cause du drame: l'effondrement de