Tokyo de notre correspondant
Le couperet de la faillite a été évité, mais la potion des restructurations sera amère pour Daiei, le géant nippon de la distribution. Parvenu à arracher vendredi à ses banques créditrices une rallonge de 3,6 milliards d'euros, le premier opérateur de supermarchés de l'archipel pourrait, selon le quotidien Yomiuri Shimbun, fermer cinquante magasins et congédier un quart de ses dix mille cinq cents employés.
Avec son concurrent Sogo, tombé en faillite durant l'été 2000, Daiei illustre la déconfiture de tout un pan du modèle japonais. Ses supermarchés ont subi de plein fouet la concurrence des nouveaux magasins à prix réduits qui fleurissent à la faveur de la crise. Ses investissements tous azimuts ont transformé sa trésorerie en cauchemar après l'éclatement de la bulle spéculative et immobilière. Daiei doit près de 20 milliards d'euros aux quatre banques qui ont accepté de financer son sauvetage, soutenu par le gouvernement. Le groupe a dû, au passage, céder la chaîne de magasins de proximité Lawson considérée comme l'un de ses joyaux. Il a aussi revendu des parts du Printemps, dont il possède l'enseigne au Japon.
«L'histoire de Daiei résume le séisme qui ébranle la grande distribution japonaise. La domination du marché par quelques enseignes appartient au passé. Les supermarchés forment dans ce pays un véritable cimetière d'éléphants», lâche Hirotake Yano, le cha ris matique fondateur de la chaîne Daiso, opérateur des très profitables magasins à 100