Le monde de l'assurance n'en finit pas de payer les conséquences du 11 septembre. Pertes, restructurations et même interrogation sur la viabilité du métier avec le risque que représente le danger du terrorisme... Des conséquences qui sont à la hauteur du sinistre le plus important de l'Histoire, qui a cumulé tous ce que les assureurs détestent, selon un professionnel: «Un sinistre imprévisible, puisque lié à une volonté humaine, qui touche des dangers habituellement non corrélés, comme le risque bâtiment et le risque aviation.» Les deux plus gros assureurs européens, le français Axa et l'allemand Allianz, ont même dû s'y prendre à deux fois pour calculer leurs engagements dans l'attentat. Aujourd'hui, la profession estime à 28,3 milliards d'euros le coût total. Mais le risque de voir l'addition augmenter n'est pas exclu.
Principale source d'inquiétude, le procès mené contre le réassureur Swiss Ré par Larry Silverstein, le magnat de l'immobilier qui était le locataire du World Trade Center pour 99 ans. Silverstein estime que les attaques des avions constituent deux événements distincts et non un seul événement, comme l'estimaient les assureurs. Une question qui vaut 4,07 milliards d'euros. Les tours étaient en effet couvertes pour cette somme pour chaque «occurrence» potentielle. Or, si l'attentat représente deux événements, les assureurs devraient payer au total 8,14 milliards d'euros, soit le double. Une première audience a eu lieu le 10 janvier, et le juge a laissé aux part