Menu
Libération
Interview

«C'est dur pour tout le monde»

Article réservé aux abonnés
publié le 23 janvier 2002 à 21h46

Munich envoyée spéciale

Des industriels furieux, un gouvernement allemand indécis, des pertes conséquentes... Le tableau est apocalyptique. Trois mois après les attentats du 11 septembre, Detlev Bremkamp, membre du directoire d'Allianz depuis dix ans, chargé des grands risques et de l'Europe, fait le point sur la situation.

Le promoteur du World Trade Center vous a assigné en justice, parce qu'il estime que l'écroulement des deux tours ne constitue pas un seul événement, mais deux. S'il gagne, ne risquez-vous pas de payer beaucoup plus que les 1,5 milliard d'euros annoncés?

Tout dépend de la manière dont le tribunal tranchera. Mais nous ne sommes pas du tout dans le cas d'autres d'assureurs. Nous sommes l'une des rares compagnies à avoir rédigé des polices d'assurance très claires, où il est indiqué quelle sera notre couverture en cas de dommages des deux tours. La plupart des autres assureurs n'avaient pas encore de contrats écrits. Pourquoi avez-vous décidé d'augmenter vos tarifs, parfois jusqu'à 200 %, pour les grands risques industriels?

Cela n'a rien à voir avec les attentats. Bien avant le 11 septembre, nous avions constaté que la couverture des grands risques industriels était un secteur déficitaire depuis plusieurs années. Certains assureurs s'en sont complètement retirés. Nous n'avons pas voulu procéder ainsi. Nous sommes d'accord pour continuer à assurer ce type de risque à condition de gagner de l'argent. On parle de terribles augmentations, mais il faut regarder la b