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Libération

Les Chantiers de l'Atlantique au tribunal

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Un responsable a comparu, hier, pour la mort accidentelle d'un ouvrier.
publié le 23 janvier 2002 à 21h46

Saint-Nazaire envoyé spécial

Chef d'établissement et responsable de la sécurité des Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire -Atlantique), Laurent Castaing a comparu hier devant le tribunal de Saint-Nazaire pour homicide involontaire après la mort, il y a plus d'un an, d'un ouvrier tombé la nuit dans un puits sans protection ni éclairage.

Danger. Ouvrier depuis 1975 aux Chantiers de l'Atlantique, Roger Fleury, élingueur, effectuait le 25 novembre 2000 sa cinquième nuit de travail. A 1 h 45 du matin, pour effectuer la pose d'un panneau de trente mètres de large sur quinze de long, pesant une centaine de tonnes, il a dû retirer les garde-corps posés au bord d'un trou d'un mètre sur deux. Il pleuvait, la tôle d'acier constituant le plancher du bloc où il oeuvrait était glissante. Le dispositif d'éclairage ne fonctionnait pas. L'enquête a montré qu'une dizaine de ces trous n'étaient pas protégés. En déplaçant les garde-corps, l'ouvrier est tombé de cinq mètres et s'est tué sur le coup.

Antécédent. Un an avant, un accident très semblable, mais pas mortel, avait donné lieu à des recommandations. «Le danger est connu. Les mesures décidées n'ont pas été appliquées. C'est inacceptable. C'est une faute caractérisée de l'employeur, un manque de rigueur évident plus qu'un refus intentionnel d'appliquer ces mesures», a dit le substitut du procureur, qui a requis six mois de prison avec sursis, 15 000 euros d'amende, dont 10 000 à la charge des Chantiers de l'Atlantique. «En tant que