Houston envoyé spécial
La ronde des caméras a repris. Il n'est pas 8Êheures mais, devant l'immeuble de verre d'Enron à Houston, au 1400 Smith Street, les employés essaient de se frayer un passage au milieu des micros qui affluent. L'ambiance est tendue, et la grande majorité de ceux qui sont là refusent de parler aux journalistes. Depuis des semaines désormais, la firme de courtage en énergie est en état de siège. Aujourd'hui, elle est sous le choc de la démission de son mentor, le patron Kenneth Lay, annoncée mercredi soir. «C'est encore un coup supplémentaire», souffle Russ Appelget, un cadre qui dit «être chanceux d'avoir toujours un boulot». «On a l'impression que les mauvaises nouvelles tombent les unes après les autres. Et en même temps, c'était aussi inévitable. Peut-être qu'Enron va pouvoir enfin retomber sur ses pieds.»
Disparition d'un symbole. Le départ surprise de Kenneth Lay est donc le dernier épisode de la saga Enron (lire encadré). Mais le PDG n'avait guère de choix. A en croire tout le monde, hier à Houston, Lay a ainsi été purement et simplement poussé vers la sortie par les créanciers de la firme, qui ont tous demandé sa tête lors d'une réunion. Dans un communiqué, Lay, qui reste au conseil de direction du groupe, a précisé «qu'il voulait qu'Enron survive». «Nous avons besoin de quelqu'un aux commandes qui peut se consacrer à 100 % aux efforts pour reconstruire la compagnie. Malheureusement, du fait des multiples enquêtes qui occupent la plupart de mon temps