Washington de notre correspondant
«Votre attitude est une honte!» «Cette destruction de documents est soit criminellement stupide, soit stupidement criminelle.» «Enron a braqué la banque et Arthur Andersen a fourni la voiture pour s'enfuir!»... C'était la «fête à Andersen», hier, au Congrès. La firme d'audit était au centre de la première audition organisée par la puissante Com mission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants sur le scandale Enron. Plusieurs des acteurs du feuilleton étaient présents, dans leurs petits souliers: Nancy Temple, juriste de haut niveau, et deux dirigeants d'Andersen, Dorsey Baskins et Charles Elliott Andrews.
Droit au silence. Le principal responsable de l'équipe d'Andersen, qui était chargé d'approuver les comptes d'Enron, David Ducan, a refusé l'épreuve des questions. Bel homme, très posé, il s'est présenté brièvement devant les représentants. Lorsque Jim Greenwood, un républicain de Pennsylvanie, lui a posé la première question («Avez-vous ordonné la destruction de documents pour les soustraire aux enquêtes gouvernementales sur la faillite d'Enron et, si oui, l'avez-vous fait sur la suggestion de vos supérieurs?»), Ducan a répondu que sur les conseils de son avocat, il s'abstiendrait respectueusement de répondre, invoquant la protection du cinquième amendement de la Constitution. Celui qui prévoit que nul ne peut être obligé de témoigner contre lui-même: c'est le droit au silence. Ducan avait fait savoir plus tôt aux enquêteu