Houston, envoyé spécial.
Trente-six heures après la mort de John Clifford Baxter, l'ancien vice-président d'Enron retrouvé avec une balle dans la tête dans sa voiture, un médecin légiste de Houston a conclu samedi soir au suicide, mais la police a décidé de poursuivre son enquête. «Nous ne disons pas que nous sommes en désaccord avec les résultats médicaux, a précisé le chef de la police, Earnest Taylor, nous voulons simplement être sûrs de tout comprendre et de ne rien manquer dans cette affaire.»
«Mécontentement». Dans les jours à venir, la police va donc tenter de déterminer ce qui a poussé Clifford Baxter à mettre fin à ses jours. Ce dernier avait quitté son poste en mai 2001, à la surprise générale. On a appris depuis qu'il s'était plaint à l'époque des transactions opérées par certains directeurs d'Enron, qui visaient à dissimuler les dettes de la firme (Libération du 26 janvier). Dans le désormais fameux e-mail envoyé en août à Kenneth Lay, alors patron de la firme, par Sherron Watkins, une autre vice-présidente, celle-ci souligne en effet que Baxter a fait part de son «mécontentement» à ses pairs.
Dans le même temps, Baxter a également vendu plus de 500 000 de ses actions, récupérant 35,2 millions de dollars au passage (40,8 millions d'euros). Il devait prochainement témoigner dans le cadre des enquêtes ouvertes par le Congrès et le département de la Justice. Il était également cité dans un procès intenté par des anciens employés d'Enron, qui accusent 29 des dirigeants